Sur TV5 Monde avec le film « Pêcheur 2.0 »
Jean-Gérald Lubrano et Julien Mata étaient invités par TV5 Monde et Monaco TV pour évoquer la sortie du film « Pêcheur 2.0 ».
La France a perdu la moitié de ses navires de pêche, et le secteur traverse une crise. Pour en parler, Jean-Gérald Lubrano, pêcheur professionnel de thon rouge et secrétaire à la coopérative maritime de l’OP du Levant, et à ses côtés, Julien Mata, réalisateur du film Pêcheur 2.0.
Dans cet entretien, ils ont abordé le secteur de la pêche, leur métier, et leur vision.
La Pêche à la senne : une tradition et une modernité
La pêche à la senne est l’une des méthodes les plus anciennes. Elle consiste à capturer les poissons vivants en les encerclant avec un filet spécifique. Cette technique, notamment utilisée pour le thon rouge, est devenue l’une des pêcheries les plus contrôlées au monde, marquant la fin de l’ère de la surproduction.
Dans le film, Jean-Gérald Lubrano explique : « Ce que j’ai voulu mettre en avant, c’est permettre au public d’embarquer avec nous, de vivre notre quotidien. Monter sur un bateau nécessite une aptitude physique et des diplômes spécifiques. Ce métier s’est énormément professionnalisé ces dernières années. »
Julien Mata, en tant que réalisateur, partage son expérience : « Gagner la confiance de l’équipage était essentiel. Mon objectif était de montrer la réalité de ce métier et d’informer le grand public sur l’évolution de la pêche au cours des 15 dernières années. Aujourd’hui, grâce à des quotas strictement respectés, la Méditerranée dispose d’une ressource abondante de thon rouge. »
Les défis et les méthodes modernes
Jean-Gérald détaille : « Chaque bateau a un quota d’environ 150 tonnes, soit près de 1000 pièces par pêche. Nous travaillons en association de pêche conjointe pour respecter la politique commune des pêches européennes et éviter la surconsommation.»
Julien Mata ajoute : « Ce qui m’a surpris, ce sont les outils modernes utilisés. Les bateaux suivent les bancs de poissons pendant des heures, analysent leur profondeur et leur densité avant de lancer la pêche. Cette technologie, reflet du titre Pêcheur 2.0, est fort impressionnante et montre à quel point ce métier a évolué. »
Un métier en mutation
Jean-Gérald revient sur certaines difficultés du secteur : « La pêche française va mal, notamment à cause de la crise du gasoil. Toutefois, la pêche au thon rouge se porte bien grâce à un plan de reconstitution des stocks qui a été un succès. En Méditerranée, nous devons également être vigilants face à la pollution plastique, même si les microplastiques sont difficiles à évaluer. »
Il insiste sur l’importance de valoriser la qualité des produits : « Notre organisation aide les producteurs à gérer les quotas et à garantir des pratiques durables. Nous voulons que le consommateur ait confiance en nos méthodes responsables. »